Le temps presse pour la Securities and Exchange Commission (SEC). À seulement une semaine de la date limite pour contester le triomphe judiciaire monumental de Grayscale Investments, le suspense est en suspens. La décision de la commission façonnera non seulement le sort de Grayscale, mais pourrait également ouvrir la voie aux ETF spot bitcoin.

Les deux voies de décision de la SEC

La récente décision de la Cour d’appel du circuit de DC a mis en lumière les positions contradictoires de la SEC. Le tribunal a critiqué la commission pour avoir désapprouvé la transition de Grayscale Bitcoin Trust (GBTC) vers un ETF tout en donnant simultanément son feu vert aux ETF à terme Bitcoin. Qualifier les actions de la SEC d’incohérentes pourrait être un euphémisme.

Désormais, la balle est dans le camp de la SEC (jeu de mots). Leur compte à rebours jusqu’au 13 octobre implique quelques mouvements potentiels. Ils pourraient attirer la présence imposante de la Cour suprême des États-Unis en déposant une requête en certiorari ou en faisant appel à la Cour d'appel pour un examen complet « en banc ».

Pantera Capital, dans son récent communiqué aux investisseurs, a écarté la possibilité d'une intervention de la Cour suprême. Leur justification ? L’affaire n’a pas assez de poids juridique. D'un autre côté, les analystes de Compass Point Research & Trading ont exprimé leur scepticisme quant aux chances d'acceptation d'un examen « en banc ». Et si l’on en croit les rumeurs provenant des couloirs de l’industrie, la SEC pourrait renoncer complètement à cet appel.

Les résultats potentiels et leurs implications

Même si la SEC se retire d’une contestation directe, elle pourrait toujours exercer sa puissance bureaucratique par d’autres moyens subtils. En refusant la proposition de Grayscale pour des raisons autres que celles évoquées précédemment, ils pourraient tactiquement éviter la nécessité d’un appel pur et simple. Une telle approche refléterait la saga Ripple, où le verdict du pouvoir judiciaire a radicalement modifié le paysage des actifs numériques.

Cependant, tout le monde n’y voit pas une situation sombre et catastrophique. Le grand patron de Hashdex, Sam Kerbage, prévoit que la SEC pourrait exhorter Grayscale à présenter une nouvelle demande, ouvrant la voie à un autre rejet, bien que pour une raison différente.

Une refonte de la proposition donnerait le coup d’envoi à un autre marathon d’examen exhaustif de 240 jours. Et avec la décision ETF d’Ark Invest prévue pour le 10 janvier et d’autres entités gigantesques comme BlackRock et Fidelity faisant la queue juste après, l’horloge est plus critique que jamais.

Le gourou de la recherche de Galaxy Digital, Alex Thorn, postule que janvier pourrait être un mois décisif, avec une approbation décisive ou un rejet sans équivoque en perspective.

Le rejet pourrait se répercuter sur le marché, provoquant le chaos et une frénésie commerciale spéculative. D’un autre côté, un signe d’approbation pourrait signaler un raz-de-marée de capitaux financiers conventionnels inondant les marchés.

Spot ETF Bitcoin : l’horizon inévitable

Quelles que soient les manœuvres de la SEC ou les réactions du marché, il existe un consensus général selon lequel les ETF spot bitcoin seront bientôt une réalité dans le cosmos financier américain. Les analystes de Bloomberg Intelligence ont évalué la probabilité d’une approbation de l’ETF à 95 % d’ici la fin de 2024.

Cependant, ne nous leurrons pas. Avec l’histoire de scepticisme de la SEC et sa tendance à traîner les pieds dans le domaine de la cryptographie, rien n’est une garantie.

Pourtant, comme l’affirme Joel Kruger du groupe LMAX, la dynamique de la cryptomonnaie est indéniable. À mesure que la sensibilisation à la cryptographie s’infiltre dans la conscience publique et dans les cadres réglementaires, sa proposition de valeur devient de plus en plus évidente.

En fin de compte, même si l’avenir immédiat peut être semé d’incertitudes et de potentielles querelles bureaucratiques, le récit plus large semble limpide.

La crypto-monnaie, avec son élan inflexible, est là pour rester. La seule question est : la SEC nagera-t-elle avec le courant ou risquera-t-elle d’être emportée ?